Pour les auteurs du livre « Le Roi Prédateur ». « Mohammed
VI, lui, n'a aucun intérêt pour la chose publique et pas la moindre
fibre politique. Seules comptent les affaires ». Les auteurs ont annoncé
aussi que « Nous voulions faire une sorte d'état des lieux de la
monarchie marocaine à l'heure des printemps arabes ».
Ces affirmations traduisent beaucoup de mauvaise foi car si le
Roi ne s'occupait que de ses affaires, le pays serait à la dérive et en
ruine. Or le Maroc, seul pays arabe qui n'a pas une goutte de pétrole
donc pas de rente, (les phosphates principale richesse du pays ne
couvrent même pas les importations en carburant), le PIB a plus que
doublé pendant les 12 ans du règne de Mohammed VI. Le pays est un
chantier ouvert en dépit de ses maigres ressources. J’ai eu l’occasion
de détailler tout cela dans cet article sur Agora.
Si en plus, les auteurs devaient parler de la façon
intelligente avec laquelle le Souverain Marocain a répondu aux
manifestations de rue, qui a permis au pays d'éviter la dérive, le livre
n'aurait eu aucun succès. D'ou le fait de se rabattre sur la fortune du
Roi.
Le tapage médiatique qui s’en est suivi a essayé de faire croire
que Mohammed VI possède a peu prés tout au Maroc. Aucune allusion au
fait qu’il s’agit d’un héritage que le nouveau Roi a fait fructifier.
Aucune allusion non plus au fait que depuis 2003, le holding royal se désengage progressivement des affaires pour mettre en place un fonds souverain d’investissement
qui accompagnera les grands chantiers du pays en investissant dans les
secteurs d’avenir comme les énergies renouvelables boudées par le
secteur privé marocain.
Le plus remarquable, c’est que les auteurs du livre précité et
les articles de presse qui ont suivi ont toujours fait croire que le Roi
possède la première fortune du pays. Cela est faux, la première fortune
du pays appartient à M Miloud Chaabi dont on parle peu sinon jamais en dehors du Maroc tant l’homme est discret.
En effet sa fortune est estimée par Forbs à environ 2,9 milliards de dollars, en 2012, faisant de lui l'homme le plus riche au Maroc devant Othman Benjelloun (PDG du finance.com et BMCE Bank avec une fortune 2,6 milliards de dollars) et Anas Sefrioui PDG du groupe Addoha avec une fortune de 1.6 milliards de dollars).Toujours selon Forbs la fortune du Roi est estimé 2,5 milliard de dollars.
Mais qui est donc Miloud Chaabi dont an ne connait pas grand chose
en dehors de son pays ou des pays dans lesquels il a des
investissements ?
Né en 1930 dans un petit village proche de la ville d’Essaouira, Miloud
est issu d’une famille de huit enfants. Agé alors de 12 ans, berger
Miloud un jour, assoupi sous un arbre, est réveillé en sursaut par les
voisins venus l'avertir qu'un loup a pénétré dans la bergerie et a
dévoré une brebis. “Pour ne pas affronter les foudres de son père,
il décide de s’enfuir ».
Cette fuite a changé le destin de l’homme .C’était au lendemain de la seconde guerre mondiale. Le jeune garçon erre de village en village, en travaillant dans les souks de la région de Marrakech et de Salé, avant de prendre pied dans la ville de Kenitra (40 km au nord de Rabat) où il devient maçon. En 1948, âgé d'à peine 18 ans, Miloud Chaabi crée sa première entreprise employant deux personnes. À force de travail, l'homme se lance dans la promotion immobilière dans les années 50 en achetant et revendant des terrains.
Cette fuite a changé le destin de l’homme .C’était au lendemain de la seconde guerre mondiale. Le jeune garçon erre de village en village, en travaillant dans les souks de la région de Marrakech et de Salé, avant de prendre pied dans la ville de Kenitra (40 km au nord de Rabat) où il devient maçon. En 1948, âgé d'à peine 18 ans, Miloud Chaabi crée sa première entreprise employant deux personnes. À force de travail, l'homme se lance dans la promotion immobilière dans les années 50 en achetant et revendant des terrains.
Le secret de sa réussite éclatante, Miloud Chaabi l’explique en
affirmant : “Depuis la création de ma première entreprise en 1948, je
n'ai jamais touché de dividendes. C'est un terme que je ne connais pas,
car je réinvestis tous mes gains dans de nouveaux projets ».
Ses enfants n'ont jamais été élevés comme des gosses de riches. “Mon
père a toujours refusé de m'acheter une moto. Seul Faouzi a réussi à le
convaincre”, raconte Omar son fils avec un sourire. « Faouzi son
deuxième fils s'habillait on ne peut plus normalement, raconte un de ses
anciens camarades de classe. Nous ne l'avons jamais cru quand il nous a
dit que son père était très riche… jusqu'au jour où ce dernier est
passé le récupérer à la sortie de l'école, au volant d'une voiture de
luxe »
Harcelé dans le pays dans les années 60 appelés années de plomb
au Maroc, il prend le grand large. Des projets de BTP en Libye, ensuite
en Tunisie dans les années 80 où il installe une usine de tuyauterie,
toujours en activité. Dans les années 90, il crée une usine de batteries
automobiles en Egypte. Aujourd'hui, Chaabi est partie prenante dans un
gigantesque projet immobilier près du Caire, “Madinate Nasr”, une ville
nouvelle de deux millions de logements. Il est présent aussi dans
d’autres pays africains comme au Sénégal, la Cote d’Ivoire,
le Gabon, la Mauritanie et au Mali.
Actuellement le holding YNNA de Miloud Chaabi qui emploie 20 000 personnes est présent au Maroc dans l’Industrie & BTP, la Promotion Immobilière & Hôtellerie , la Grande Distribution l’Agroalimentaire , et les Energies Renouvelables.Au niveau international,
le groupe est dirigé par Omar, son fils qui a fait ses études aux USA,
est présent en Tunisie : assainissement d’eau et industrie, en Egypte :
projets immobiliers et usine de batterie, en Jordanie dans les
cimenteries, aux Emirats Arabes Unis dans des projets touristiques et
enfin en Guinée Bissaou dans des projets touristiques et immobiliers
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