Sélection du message

En matière d'héritage la femme juive en droit hébraïque n'a presque aucun droit.

 Pourquoi donc ces défenseurs de droit des femmes ne se préoccupent-ils  pas du sort fait aux femmes juives  par les tribunaux rabbiniques y...

lundi 18 janvier 2016

Maroc : la légalisation du cannabis ; la fausse bonne idée d’une opposition irresponsable.



Deux projets de loi ont été déposés par deux formations politiques de l’opposition : le parti de l’Istiqlal et le PAM( Parti Authenticité et Modernité) pour demander la légalisation de la culture du cannabis  à « des fins thérapeutiques et industrielles et solliciter l'amnistie pour les 48 000 cultivateurs qui vivent en semi-clandestinité dans le nord du pays ».

Le parti de l'Istiqlal propose que la culture soit limitée à cinq régions, Al Hoceima, Chefchaouen, Ouazzane, Tétouan et Taounate, tandis qu'une agence étatique devrait se charger de contrôler l'exploitation et la commercialisation. Au Maroc, la culture du cannabis est officiellement prohibée.


Dans les faits, en vertu d'un dahir de 1917 (royal), elle est tolérée dans la région de Ketama-Issaguen, fief historique amazigh situé dans les montagnes du Rif. Dans cette région historiquement rebelle au pouvoir, le cannabis est cultivé depuis le 15e siècle. « À l'indépendance du Maroc en 1956, le roi Mohammed V, grand-père du souverain actuel, a tenté de l'interdire, mais a fait marche arrière devant la colère des Rifains. » Aujourd'hui, le décret cannabis demeure la source principale de revenus pour les paysans. Une situation bizarre où la culture « n'est ni totalement interdite ni totalement légale ».

Concernant la lutte contre la drogue (cannabis), les lecteurs de la presse marocaine surtout celle écrite en langue arabe savent qu'une lutte implacable a été engagé contre ce fléau surtout depuis le nouveau règne et l'avènement de Mohamed VI. Des juges, agents d'autorité des policiers et militaires de tous rangs, des hommes d'affaires ou élus ayant des liens de près ou de loin avec la drogue sont poursuivis jugés sans ménagements. Un ancien chef de la sécurité royale a été rattrapé par une histoire prouvant son implication dans le trafic de drogue et a été destitué et jugé. Sa fonction ne lui a pas permis d'échapper à la justice. Par ailleurs les superficies destinées au cannabis ont été réduites de près de 60% ces dernières années.

Sur le plan législatif, l'arsenal répressif a été complété dernièrement par la loi de répression de blanchissement d'argent qui fait notamment obligation aux banquiers de signaler les mouvements de fonds suspects des clients.

 En fait, le rapport de 2015, l’ONUDC (L'Office des Nations unies contre la drogue et le crime) indique que la culture du cannabis au Maroc continue de diminuer, passant de 134 000 hectares en 2003 à 52 000 en 2012 et 47 196 hectares en 2013. Mais cette nette baisse de la culture du cannabis ne signifie pas que la quantité a elle aussi diminué. Au contraire, « cette dernière demeure un sérieux et épineux défi, non seulement pour les autorités marocaines mais aussi européennes. Selon l’Organisation mondiale des douanes (OMD), le cannabis est de loin la drogue la plus répandue, la plus disponible et la plus largement utilisée à travers le monde, et le Maroc est incontestablement le pays source de référence pour la résine de cannabis, puisque 135 tonnes de produits provenaient de ce pays en 2013 ».

Par ailleurs, l’Observatoire européen des drogues et des toxicomanies (EMCDDA) basé à Lisbonne – ainsi que de nombreux services de polices européens –, relève, dans son rapport de 2012, un très gros écart entre les quantités de haschisch saisies par les autorités compétentes marocaines et européennes avec les chiffres avancés par l’ONUDC. Dans son dernier numéro de Drogues, enjeux internationaux, l’Observatoire français des drogues et des toxicomanies (OFDT) publie une étude de Pierre-Arnaud Chouvy et Kenza Afsahi intitulée « Le haschich marocain, du kif aux hybrides » dans laquelle des éléments de réponse sont apportés à cette guerre des chiffres.

C’est dans ce contexte qu’un collectif a été créé et des acteurs de la société civile demandent la la légalisation du cannabis au Maroc. Parmi les défenseurs de cette position figurent « Lahbib Haji, avocat et défenseur des droits humains, docteur Tahar Toufali, professeur universitaire en science politique, docteur Benacer Hemmou Azday, professeur universitaire en sciences physiques, Chakib Al Khayari, président de l'Association du Rif pour les droits de l'Homme, Mohamed Chami, universitaire et membre de l'Institut Royal de la Culture Amazighe ... » Ces derniers ont lancé un appel servant d'« invitation pour ouvrir un débat public sur la légalisation de cannabis au Maroc et l'orientation de ses utilisations ». Cette initiative, vient selon ses initiateurs « après l'échec de la politique de l'éradication des champs de cannabis au nord du Maroc, orienté par l'UE et l'ONU, qui a eu deux résultats : l'aggravation de la souffrance des familles des cultivateurs pauvres à cause de cette éradication des champs en l'absence d'alternatives ».
 Les défenseurs de la légalisation du cannabis au Maroc ont constitué en une sorte de groupe de pression, estiment que la vraie guerre doit être menée contre les trafiquants de drogues et « non pas contre les champs de cannabis où plutôt contre les pauvres cultivateurs ». Ils ont lancé l'appel défendant l'idée de légaliser la culture de cannabis pour des usages thérapeutique et industriel d'une façon générale, dans le cadre d'une économie alternative dans les régions où il y a les champs de cannabis. Pour cela, ils proposent aux autres acteurs et organisations marocaines d'ouvrir un débat national sur la question.
 Or ce qu’il faut observer c’est que ces appels pour la légalisation du cannabis qu’ils émanent de partis politiques ou de la société civile dans lesquels ont met en avant « ces pauvres agriculteurs rifains qui n’ont pas d’autres alternatives » cachent en fait le lobbying puissant des trafiquants de drogue qui détiennent d’énormes moyens financiers et qui ont investi depuis de nombreuses années le monde politique et certainement la société civile. Le chef du gouvernement actuel et leader du parti islamiste du PJD n’a-t-il pas accusé les partis de l’Istiqlal et surtout le PAM parti (Authenticité et Modernité) qui sont à l’origine du projet des lois sur la légalisation du cannabis d’être financé par l’argent de la drogue .Le parti qui est cependant le plus pointé du doigt reste le PAM et certains de ses principaux dirigeants .

Non messieurs, il faut continuer à lutter de manière implacable contre la culture du cannabis qui jette l’impropre sur notre pays, désorganise notre économie et est susceptible annihiler nos efforts de développement et de fausser le jeu démocratique avec l’argent du trafic de cannabis qui gangrène la vie politique. Durcir les lois réprimant la culture et le trafic de drogue tout en proposant aux petits agriculteurs des cultures alternatives avec des aides ciblées. Accélérer et assurer la cohésion dans les projets  de développement du Rif. Cela ne sert à rien de courir derrière les trafiquants, c’est la culture qui doit être prohibée. 



Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire