Un éclairage pértinent sur ce qui se passe dans ce pays publié sur le quotidien algérien Al Watan sur son édition éléctronique le 08/02/2014
par M Abderrahmane Hadj Nasser ex gouverneur de la banque d'Algérie.
"La spirale de troubles qui s’y sont déroulés a fort peu à
voir avec des affrontements spontanés, conséquences de prétendues
différenciations ethniques, religieuses ou culturelles qui porteraient
fatalement en elles les germes d’antagonismes et de confrontations. Nombreux
sont nos concitoyens qui le perçoivent, chacun dans son coin, avec son petit
bout de l’énigme. Et cette fois aussi, dans les symptômes du mal, il faut
relever l’assourdissant silence collectif et individuel de nos élites,
intellectuels et cadres, hormis quelques
rares hirondelles dont chacun sait qu’elles ne suffisent pas à faire le
printemps. Et noter encore cette anomalie post-88 où les journalistes font
office de partis politiques et de mode d’expression élitiste ; un substitut
somme toute logique car toute société a besoin de gens pour décrypter les
faits, rendre intelligible et prévisible ce qu’ils recouvrent et présagent, ne
serait-ce que par l’enchaînement de questions et l’élaboration d’hypothèses
corroborées par tout ou partie de ces nombreux indices qui, depuis quelques
années, à l’intérieur comme à l’extérieur de nos frontières, nous disent qu’il
y a danger. Il semble cependant que l’élite de ce pays ait décidé de ne plus
jamais intervenir en tant que telle.