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Gaza : un peuple sacrifié sous les yeux du monde

Un territoire enfermé dans l’histoire Depuis 2007, la bande de Gaza, petit territoire de 365 km², est soumise à un blocus terrestre, aérien ...

jeudi 26 juin 2025

Gaza : un peuple sacrifié sous les yeux du monde

Un territoire enfermé dans l’histoire

Depuis 2007, la bande de Gaza, petit territoire de 365 km², est soumise à un blocus terrestre, aérien et maritime imposé par Israël, avec la complicité de l’Égypte. Ce territoire, l’un des plus densément peuplés au monde, est devenu une prison à ciel ouvert pour plus de deux millions de Palestiniens. Privés de liberté de circulation, d’accès normal à l’eau, aux soins, à l’électricité, les Gazaouis vivent dans des conditions déjà insoutenables avant même le déclenchement de la guerre actuelle.

Depuis le 7 octobre 2023, après l’attaque sanglante du Hamas sur le sud d’Israël, Gaza subit une offensive militaire sans précédent. Mais cette riposte, présentée comme une "guerre contre le terrorisme", a rapidement tourné à une destruction massive et indiscriminée.

Un massacre quotidien

Chaque jour, les bilans sont de plus en plus insoutenables. 30, 50, 100 morts par jour. Des milliers de blessés, souvent soignés sans anesthésie ni matériel médical, dans des hôpitaux à moitié détruits. Des civils, des enfants, des personnes âgées sont tués dans leurs maisons, dans les camps de réfugiés, dans les hôpitaux, dans les écoles. Les chiffres parlent d’eux-mêmes : plus de 37 000 morts, en grande majorité des civils, dont plus de 15 000 enfants (selon les autorités sanitaires locales et les ONG sur place).

À cela s’ajoutent la famine organisée, les coupures d’eau, le blocus total de l’aide humanitaire, l'effondrement du système de santé, et les déplacements forcés vers le sud, dans une zone déjà surpeuplée. C’est une punition collective qui ne dit pas son nom. Le mot génocide, autrefois tabou, est désormais sur les lèvres de nombreux observateurs, juristes et responsables internationaux.

Une guerre contre les civils, pas contre le Hamas

Le discours officiel israélien affirme vouloir "éradiquer le Hamas". Or, malgré des mois de bombardements et d’opérations terrestres, le Hamas n’a pas disparu. Il est toujours actif. En revanche, la société civile de Gaza est détruite. Les universités, les hôpitaux, les infrastructures publiques, les quartiers entiers sont en ruines. L’objectif réel semble être moins l’élimination du Hamas que la dislocation de la société palestinienne dans son ensemble.

Cette stratégie d’extrême violence est portée par un homme : Benjamin Netanyahou, un Premier ministre affaibli par de multiples scandales judiciaires. Pour échapper à la prison et à la chute politique, il semble prêt à plonger son pays et la région entière dans une guerre sans fin. Il instrumentalise la peur, le nationalisme et la haine, tout en mettant hors-jeu toute voix israélienne modérée.

Et pourtant, l’histoire a parlé

Toutes les grandes puissances coloniales ou impériales ont dû, un jour ou l’autre, dialoguer avec ceux qu’elles qualifiaient de terroristes : les Anglais avec l’IRA, les Français avec le FLN, les Américains avec les Vietnamiens, les Sud-Africains avec l’ANC. Pourquoi Israël ferait-il exception à cette logique de l’Histoire ? Quand comprendra-t-on qu’on ne construit pas la paix sur des ruines, ni la sécurité sur les cadavres d’enfants ?

Le Hamas, malgré ses méthodes violentes et discutables, formule aujourd’hui une offre politique : cessez-le-feu, retrait israélien de Gaza, retour de l’Autorité palestinienne, libération des otages. Pourquoi cette piste est-elle systématiquement rejetée ? Pourquoi refuse-t-on obstinément toute perspective de paix, de négociation, de solution durable ?

L’hypocrisie internationale

Les grandes puissances occidentales, tout en affirmant leur "souci du droit international", continuent de fournir des armes à Israël, de bloquer les résolutions au Conseil de sécurité de l’ONU, ou de dénoncer du bout des lèvres les "excès" israéliens. La justice internationale est paralysée, et les ONG humanitaires crient dans le vide.

Seuls les peuples, dans la rue, sur les réseaux sociaux, dans les tribunes citoyennes, osent encore nommer l’horreur. Ils disent ce que les gouvernements n’osent pas dire : ce n’est pas une guerre, c’est une extermination. Et il est temps d’agir.

Gaza n’est pas seulement une tragédie humanitaire. C’est un test moral pour notre époque. Un miroir dans lequel se reflètent nos silences, nos lâchetés, nos complicités.

Si le monde laisse faire, si le monde accepte qu’un peuple soit effacé dans l’indifférence générale, alors le droit international n’a plus aucun sens, et notre humanité n’a plus aucun visage.





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