Le dernier discours du Roi Mohammed VI a été perçu par les médias juste comme une
réponse aux dirigeants d’Alger et accessoirement adressé à des pays amis en ce
qui concerne les droits de l’homme au Sahara Marocain.
Or il me semble que
ce discours nous est d’abord adressé à nous marocains. En dénonçant les dérives des gouvernants
d’Alger et les appréciations fallacieuses des droits de l’homme au Sahara Marocain par
certains pays et organisations internationales, le discours royal nous interpelle directement car c’est un
discours de mobilisation et de
responsabilisation.
En effet, Sa Majesté Mohammed
VI a été on ne peut plus clair dans la dénonciation de l’utilisation de la
carte des droits de l’homme pour nuire au Maroc « Le Maroc est certes attaché à une coopération et une
interaction positive avec les Organisations internationales des droits de
l'Homme qui font preuve d'objectivité dans le traitement des questions le
concernant, et accepte en toute responsabilité la critique constructive. Pour
autant, il refuse que des organisations, dans des rapports établis à l'avance,
prennent prétexte de certains agissements isolés pour essayer de porter
atteinte à son image ou de banaliser ses acquis en matière de droits humains et
de développement. » Un peu plus loin le souverain s’est interrogé « Est-il raisonnable de penser que le
Maroc respecte les droits de l'Homme dans le nord du pays et les transgresse
dans le sud ? ». Pour affirmer ensuite que « Tous les Etats refusent d'être l'objet d'agissements
attentatoires à leur sécurité et leur stabilité, d'autant plus que la violence,
la subversion et l'intimidation des citoyens sont incompatibles avec les droits
de l'Homme, et que l'exercice des libertés ne peut se faire que dans le respect
de la loi. »
Après avoir souligné que certains états confient à des
fonctionnaires mal intentionnés à l’égard de notre pays le soins de rédiger des
rapports sur les droits de l’homme au Sahara Marocain, le souverain signala que
c’est à coups « d’argent »
et d’ « avantages »
que « les adversaires tentent
d'acheter les voix et les prises de position de certaines organisations
hostiles à notre pays. »
Le souverain conclut cette partie de son discours consacrée
aux droits de l’homme au Sahara Marocain en lançant que notre pays «refuse de recevoir des leçons en la
matière, surtout de la part de ceux qui bafouent systématiquement les droits de
l'Homme »,et enfin«
la cause du Sahara est la cause de tous les Marocains sans exception. C'est un
devoir dont nous sommes tous dépositaires. »
Ces affirmations royales viennent à points nommés pour nous
interpeller tous : citoyens, presse, responsables à tous les niveaux,
partis politiques, élus, société civile et surtout organisations des droits de
l’homme. Nous sommes tous appelés à la
mobilisation et plus de vigilance pour
accomplir notre devoir vis-à-vis de cette cause sacrée.
Déjà dans son dernier discours sur la rentrée parlementaire
le souverain n’a –il pas sermonné les parlementaires à ce sujet en déclarant
que « Nous avons, en effet, constaté
quelques défaillances dans la manière d'aborder notre cause nationale
primordiale, nonobstant les initiatives sérieuses entreprises par certains
parlementaires, mais qui demeurent, malgré tout, insuffisantes. Car au lieu d'attendre les attaques de nos
adversaires pour y riposter, il faut plutôt les acculer à la défensive, en prenant les devants, en anticipant
les événements et en y répondant de manière positive. Il faut donc rappeler encore une fois que la source de notre force,
dans la défense de notre Sahara, réside dans l'unanimité de toutes les
composantes du peuple marocain autour de ses valeurs sacrées. »
Si le souverain a
fait ces rappels, c’est bien parce que nous n’avons pas été tout à fait en
phase avec cette responsabilité historique. Les marcheurs de la Marche Verte eux ne se sont pas posés
de questions quand ils ont répondu en masse à l’appel de feu Hassan II. Rappelons-nous
que les marocains se sont inscrits en masse pour participer à cette marche
(plus d’un millions d’inscrits dès le premier jour pour 350 000
volontaires demandés). Les volontaires inscrits savaient très bien que le pire pouvait leur arriver si les
soldats espagnols avaient utilisés les armes contre eux, car dans son discours d’octobre 1975 le défunt Roi
avait en effet averti les futurs volontaires de ce qui les attendait.
Trente-huit ans après, sommes-nous dignes du courage de nos
compatriotes qui ont participé à la marche verte ? Sommes-nous dignes du
martyr des soldats marocains morts pour
leur pays dans les confrontations qui ont suivi la récupération des provinces
sahariennes contre le polisario et l’armée algérienne. La réponse en tout cas,
ma réponse dans un prochain article qui fera état aussi des mensonges de nos
adversaires et la mobilisation pour les contrer. Car comme l’a affirmé l’artiste Georges Braque « La vérité existe. On
n’invente que le mensonge ».
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