Achoura, cette fête
familiale célébrée dans notre pays nous montre que l’Islam est notre bien commun.
C’est aussi un jour de jeune et non pas de pratiques païennes qui n’ont rien à voir avec l’Islam. Le Hadith
du prophète est clair « Allah pardonne les péchés d'une année passée à quiconque
jeûne le jour de 'Achoura ».
C’est l’occasion de
rappeler que Sidna Mohammed a essayé de « civiliser » les arabes
d’Arabie, occupés à faire des « razzias » et
qui tuaient leurs petites filles à la naissance entre autres.
Grace aux préceptes coraniques, le
prophète Mohammed a donné à ces peuples qui vivaient presque à l’état sauvage,
des règles de conduites : un statut de la famille (mariage, successions,
responsabilité envers les enfants, les parents, les voisins les malades, les
pauvres…), l’organisation de la propriété et les a amenés à affranchir leurs
esclaves etc. Il a montré la voie en ce qui concerne le traitement des prisonniers en tant de
guerre bien avant la convention de
Genève etc.
Il a mis en place la Zakate (ou aumône
obligatoire réglementé). Tout ce qu’il
pouvait faire dans le contexte de l’époque a été fait et ce en 20 ans après la
révélation du Coran. Dans une société vivant presque à l’état sauvage, il a
montré une voie. Ce qu’ont en fait
certains musulmans après lui surtout les chiites (qui croient plus à l’Imam Ali
qu’a Mohammed et qui ont mis en place un clergé alors que le prophète après sa mort n'a pas désigné de
successeurs et a donnant ainsi aux
musulmans une leçon de démocratie) et
certains groupuscules sunnites c’est une
autre affaire.
L’attitude et le
comportement de Sidna Mohammed est toujours
analysé par rapport à l’état actuel de notre civilisation ; ce qui est
une aberration. Il faut se placer dans le contexte de l’époque. C’est le défi
de l’Islam d’aujourd’hui auquel se sont attelée une élite dans les pays musulmans
dont les messages sont parfois inaudibles à cause des extrémistes religieux
et autres intégristes qui n’ont rien compris ou
qui ne veulent rien comprendre aux enseignements, à la vie et au message de Sidna Mohammed.
Est ce qu’il aurait pu accepter qu’au nom de l’Islam , des «
fous » se font sauter et tuent des innocents qui n’ont
rien demandé y compris des musulmans et
que des mosquées soient attaqués par des musulmans ou des groupes qui se proclament de cette religion
etc. Que la notion de Jihad ait été dévoyée : le Jihad c’est d’abord de l’auto
défense permise par toutes les religions, ensuite c’est le Jihad contre sois même contre ses propres pulsions malsaines.
Je terminerai en citant des personnages célèbres qui ont
loué en occident Sidna Mohammed : c’est le
dramaturge et critique
irlandais, George Bernard Shaw (1856-1950), prix Nobel de littérature 1925 et les
poètes Lamartine et surtout Victor
Hugoet avec son poème sublime qui doit à
mon avis faire partie de nos programmes scolaires.
George Bernard Shaw.
« Je voulais mieux connaître la vie de celui qui,
aujourd’hui détient indiscutablement les cœurs de millions d’êtres humains ; je
suis, désormais, plus que jamais convaincu que ce n’était pas l’épée qui créait
une place pour l’Islam dans le cœur de ceux qui cherchaient une direction à
leur vie. C’était cette grande humilité, cet altruisme du Prophète, l’égard
scrupuleux envers ses engagements, sa dévotion intense à ses amis et adeptes,
son intrépidité, son courage, sa confiance absolue en Dieu et en sa propre
mission. Ces faits, et non l’épée, lui amenèrent tant de succès et lui permirent
de surmonter les problèmes ".
Lamartine de son côté
a écrit un texte célèbre sur le prophète Mahomet en 1854.
"Jamais un homme ne se proposa, volontairement ou
involontairement, un but plus sublime, puisque ce but était surhumain : Saper
les superstitions interposées entre la créature et le Créateur, rendre Dieu à
l'homme et l'homme à Dieu, restaurer l'idée rationnelle et sainte de la
divinité dans ce chaos de dieux matériels et défigurés de l'idolâtrie... Jamais
homme n'accomplit en moins de temps une si immense et durable révolution dans
le monde, puisque moins de deux siècle après sa prédication, l’islamisme,
prêché et armé, régnait sur les trois Arabie, conquérait à l'Unité de Dieu la
Perse, le Khorassan, la Transoxiane, l'Inde occidentale, la Syrie, l'Egypte,
l'Ethiopie, tout le continent connu de l'Afrique septentrionale, plusieurs îles
de la méditerranée, l'Espagne et une partie de la Gaule. Si la grandeur du
dessein, la petitesse des moyens, l'immensité du résultat sont les trois
mesures du génie de l'homme, qui osera comparer humainement un grand homme de
l'histoire moderne à Mahomet ? Les plus fameux n'ont remués que des armes, des
lois, des empires; ils n'ont fondé, quand ils ont fondés quelque chose, que des
puissances matérielles, écroulées souvent avant eux. Celui-là a remué des
armées, des législations, des empires, des peuples, des dynasties, des millions
d'hommes sur un tiers du globe habité ; mais il a remué, de plus, des idées,
des croyances, des âmes. Il a fondé sur un Livre, dont chaque lettre est
devenue une loi, une nationalité spirituelle qui englobe des peuples de toutes
les langues et de toutes les races, et il a imprimé, pour caractère indélébile
de cette nationalité musulmane, la haine des faux dieux et la passion du Dieu
un et immatériel... Philosophe, orateur, apôtre, législateur, guerrier,
conquérant d'idées, restaurateur de dogmes rationnels, d'un culte sans images,
fondateur de vingt empires terrestres et d'un empire spirituel, voilà Mahomet.
A toutes les échelles où l'on mesure la grandeur humaine, quel homme fut plus
grand ?..."
Pour terminer Victor HUGO chante le prophète de l'ISLAM.
Victor Hugo, le 15 janvier 1858.
L'AN NEUF DE L'HEGIRE
« Comme s'il pressentait que son heure était proche,
Grave, il ne faisait plus à personne une reproche ;
Il marchait en rendant aux passants leur salut ;
On le voyait vieillir chaque jour, quoiqu'il eût
A peine vingt poils blancs à sa barbe encore noire ;
Il s'arrêtait parfois pour voir les chameaux boire,
Se souvenant du temps qu'il était chamelier.
Il semblait avoir vu l'Eden, l'âge de d'amour,
Les temps antérieurs, l'ère immémoriale.
Il avait le front haut, la joue impériale,
Le sourcil chauve, l'œil profond et diligent,
Le cou pareil au col d'une amphore d'argent,
L'air d'un Noé qui sait le secret du déluge.
Si des hommes venaient le consulter, ce juge
Laissait l'un affirmer, l'autre rire et nier,
Ecoutait en silence et parlait le dernier.
Sa bouche était toujours en train d'une prière ;
Il mangeait peu, serrant sur son ventre une pierre ;
Il s'occupait de lui-même à traire ses brebis ;
Il s'asseyait à terre et cousait ses habits.
Il jeûnait plus longtemps qu'autrui les jours de jeûne,
Quoiqu'il perdît sa force et qu'il ne fût plus jeune.
A soixante-trois ans une fièvre le prit.
Il relut le Coran de sa main même écrit,
Puis il remit au fils de Séid la bannière,
En lui disant : " Je touche à mon aube dernière.
Il n'est pas d'autre Dieu que Dieu. Combats pour lui. "
Et son œil, voilé d'ombre, avait ce morne ennui
D'un vieux aigle forcé d'abandonner son aire.
Il vint à la mosquée à son heure ordinaire,
Appuyé sur Ali le peuple le suivant ;
Et l'étendard sacré se déployait au vent.
Là, pâle, il s'écria, se tournant vers la foule ;
" Peuple, le jour s'éteint, l'homme passe et s'écroule
;
La poussière et la nuit, c'est nous. Dieu seul est grand.
Peuple je suis l'aveugle et suis l'ignorant.
Sans Dieu je serais vil plus que la bête immonde. "
Un cheikh lui dit : " o chef des vrais croyants ! le
monde,
Sitôt qu'il t'entendit, en ta parole crut ;
Le jour où tu naquis une étoile apparut,
Et trois tours du palais de Chosroès tombèrent. "
Lui, reprit : " Sur ma mort les Anges délibèrent ;
L'heure arrive. Ecoutez. Si j'ai de l'un de vous
Mal parlé, qu'il se lève, ô peuple, et devant tous
Qu'il m'insulte et m'outrage avant que je m'échappe ;
Si j'ai frappé quelqu'un, que celui-là me frappe. "
Et, tranquille, il tendit aux passants son bâton.
Une vieille, tondant la laine d'un mouton,
Assise sur un seuil, lui cria : " Dieu t'assiste !
"
Il semblait regarder quelque vision triste,
Et songeait ; tout à coup, pensif, il dit : " voilà,
Vous tous, je suis un mot dans la bouche d'Allah ;
Je suis cendre comme homme et feu comme prophète.
J'ai complété d'Issa la lumière imparfaite.
Je suis la force, enfants ; Jésus fut la douceur.
Le soleil a toujours l'aube pour précurseur.
Jésus m'a précédé, mais il n'est pas la Cause.
Il est né d'une Vierge aspirant une rose.
Moi, comme être vivant, retenez bien ceci,
Je ne suis qu'un limon par les vices noirci ;
J'ai de tous les péchés subi l'approche étrange ;
Ma chair a plus d'affront qu'un chemin n'a de fange,
Et mon corps par le mal est tout déshonoré ;
O vous tous, je serais bien vite dévoré
Si dans l'obscurité du cercueil solitaire
Chaque faute engendre un ver de terre.
Fils, le damné renaît au fond du froid caveau
Pour être par les vers dévoré de nouveau ;
Toujours sa chair revit, jusqu'à ce que la peine,
Finie ouvre à son vol l'immensité sereine.
Fils, je suis le champ vil des sublimes comb
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