Contrairement à ce
qu’on peut penser ; ce n’est ni le Hamas ni le Jihad Islamique ni l’Iran
ou les pays arabes qui donnent des cauchemars à Israël mais c’est le poète
palestinien, Mahmoud
Darwich. En tout cas, c’est le journal israélien Haaretz qui l’écrit sous le titre« Le défunt poète
national palestinien va continuer à hanter Israël » lorsqu’il est revenu sur la polémique suscitée
en Israël par l’émission consacrée par la radio israélienne au grand poète
palestinien Mahmoud Darwish (mort en 2008).
Après la sortie désastreuse de M Lieberman ministre
israélien de la défense contre la radio israélienne qui a consacré une émission
à l'œuvre du poète Palestinien ; Miri Regev, ministre de la Culture
israélienne, a déclenché elle aussi une vive polémique en Israël en quittant
une soirée de remises de prix pour l’industrie du cinéma qu’elle présidait lors
de la lecture d’un poème, écrit par Mahmoud Darwich par l’acteur israélien
Yossi Tzaberi et le chanteur du groupe de rap Dam .
Le journal israélien Haaretz explique que « Le
spectre du poète national palestinien Mahmoud Darwich ne nous quittera jamais.
Toutes ces années, une chasse aux sorcières a concerné sa poésie qui a agacé
les Israéliens... Il disparaît mais revive à nouveau. Il n'y a pas moyen d'y
échapper. Aucun des fantômes de la guerre de 1948 ne nous laissera jusqu'à ce
que nous reconnaissions la culpabilité et reconnaissons le péché et en assumons
notre responsabilité en présentons des excuses, en payant des indemnités et,
surtout, changer nous-mêmes. Autrement, les fantômes continueront à nous
tourmenter et ne nous laisserons aucun repos.
Le plus récent scandale concernant le poète Darwich, qui
a été fait par deux ministres ignorants : le ministre de la Culture et des
Sports Miri Regev et le ministre de la Défense Avigdor Lieberman, qui n’ont
jamais lu un seul poème de Darwich. Dans leur ignorance, les ministres ne
savaient qu’attaquer. Ils savaient que, plus que toute autre figure, Darwich
atteint le nerf le plus sensible de la société israélienne et qui rend les
Israéliens fous chaque fois. Ils essaient toujours de dissimuler, cacher, nier
par le mensonge et la répression - mais toujours sans succès.
Il expose une
plaie béante, ce qui le rend hors-limites. Si les Israéliens avaient été convaincu
qu'il n'y avait pas péché et aucun saignement ni blessure, ils n'auraient pas
eu si peur de sa poésie. S'ils étaient convaincus que tout avait été fait
correctement à l'époque en 1948, Darwich aurait été laissé dans les bibliothèques.
Mais un grand péché a eu lieu ici. La création d’Israël
accompagnée par le crime impardonnable de nettoyage ethnique de larges parties
du pays. Aucune plantation du Fonds national juif ne peut couvrir les ruines
morales sur lesquelles l'Etat a été construit. Israël a ajouté l'insulte à
l'injure en ne permettant pas aux Palestiniens qui ont été expulsés ou ont fui
pour revenir. Un millier de témoignages historiques, que nous évitons également
comme le feu, n’ont d'égale une seule ligne de poésie de Darwich. En 2016,
Israël gère les Palestiniens exactement comme il l'a fait en 1948. Voilà
pourquoi Darwish ne quitte pas Israël, et voilà pourquoi il est si effrayant
pour le pays : il affronte Israël avec la vérité la plus crue sur
elle-même." Voir la totalité de l’article http://www.haaretz.com/opinion/.premium-1.732885
Mahmoud Darwich, profondément engagé dans la lutte de
son peuple, n'a pour autant jamais cessé d'espérer la paix et sa renommée est
internationale. Il a publié plus de vingt volumes de poésie, sept livres en
prose et a été rédacteur de plusieurs publications, comme Al-jadid - (Le
nouveau), Al-fajr (- L'aube), Shu'un filistiniyya (- Affaires palestiniennes)
et Al-Karmel. Il est reconnu internationalement pour sa poésie qui se concentre
sur la nostalgie d’une patrie perdue. Ses œuvres lui ont valu de multiples
récompenses et il a été publié dans 40 langues.
Arraché à sa terre à l’âge de 6 ans et éternel exilé,
du Caire à Beyrouth, de Paris à Tunis, puis Amman et plusieurs capitales
occidentales dont Paris il disait ”J’habite dans une valise” Darwich avait
parlé aussi d’amour alors que la mort frappait à sa porte tous les jours.
Bravant la peur et les interdits, il délivra son message aux quatre coins de
monde, offrant ainsi une autre approche que la seule revendication politique.
Il participa à mieux faire connaître son pays, sa langue, sa culture, son
peuple. Avec la naissance de l’Autorité palestinienne il prit du recul avec
l’action politique tout en restant fermement engagé contre les processus visant
à brader sa terre.
Ensuite, il s’est retourné vers ses premières
inclinations. « … le poème d’amour traditionnel. Laissant le
temps au temps et la terre à la poussière, il semble avoir effectué dans ce
virage littéraire un travail sur lui-même qu’il aspirait tant mais que les
événements ne lui permettaient pas. Militante et nationaliste, fervente et
singulière, tout d’abord, même si Darwich s’en défend : ses textes ont été
interprétés et chantés dans le monde entier comme le symbole de la liberté, de
la révolution…».
Le président Palestinien a vu juste en disant lors de
son inhumation en 2008 que "Nous ne pouvons croire qu'il est parti", devant
des membres de la famille de Darwich, dont sa mère de 92 ans, des responsables,
des diplomates et des dignitaires religieux. « Tu resteras avec nous Mahmoud
car tu nous a laissé tout ce qui nous unit. ". La France était représentée
à la cérémonie par l'ancien Premier ministre Dominique de Villepin, qui
connaissait personnellement Darwich auquel il s'est référé, dans un de ses
ouvrages, comme un homme qui "a la lumière d'une étoile triste".
Oui Mahmoud Darwich n’est jamais parti car n’est-ce pas lui
qui écrivait "J'ai la nostalgie du pain de ma mère, du café de ma mère,
des caresses de ma mère... Et l'enfance grandit en moi, jour après jour, et je
chéris ma vie, car si je mourrais, j'aurais honte des larmes de ma mère".
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