Pour la rentrée 2014-2015,
les étudiants marocains font un tabac dans les grandes écoles françaises.
C’est par centaines qu’ils réussissent dans de grandes écoles prestigieuses :
Polytechnique, Ponts et chaussées, Hautes Etudes Commerciales) (HEC Ecole
supérieure des travaux publics (ESTP), Ecole supérieure des sciences
économiques et commerciales (ESSEC), Ecole supérieure de commerce de Paris
(ESCP-EAP) . A Paris mais aussi dans plusieurs autres villes françaises, Lyon,
Toulouse et Bordeaux notamment. C’est ainsi que
les étudiants marocains constituent de loin la première communauté
étrangère parmi les étudiants des grandes écoles françaises.
Près de 600 étudiants ont été admis dans de grandes écoles
d’ingénieurs, dont plus de 100 dans des écoles relevant des concours d’école
comme Polytechnique, Mines-Ponts et
Centrales-Supélec. Pour le collectif
CPGE Maroc (Collectif des classes préparatoires aux grandes écoles), 11 élèves
des prépas marocaines, dont un Mauritanien et une Algérienne, ont pu intégrer
l’école Polytechnique de Paris. En parallèle, 8 Marocains des prépas en
France et 4 autres Marocains venant d’écoles d’ingénieurs de l’Hexagone ont
aussi réussi l’intégrer. De son côté l’Ecole Centrale (Paris et autres villes)
a ouvert ses portes à 26 Marocains dont 15 à Paris. Les trois campus de l’Ecole
des Mines ont accueillis 15 élèves à Nancy, 5 à Saint Etienne et 1 à Paris. Le
plus gros «contingent» d’élèves marocains a été enregistré à l’Enseiht (Ecole
nationale supérieure d’électrotechnique, d’électronique, d’informatique,
d’hydraulique et des télécommunications) de Toulouse, avec 67 admis.
S’ensuit l’Enserb (Ecole nationale
supérieure d’électronique, informatique, télécommunications, mathématique et
mécanique de Bordeaux), où 57 élèves issus des classes préparatoires marocaines
ont été admis.
Pour faciliter le déplacement en France des candidats
marocains ayant réussi les épreuves écrites de ces grandes écoles, le collectif
CPGE a mis en place tout un programme, avec l’appui de ses partenaires. La RAM
a ainsi octroyé 300 billets d’avion
gratuits dans le cadre d’un protocole d’accord avec le ministère de
l’Enseignement supérieur. Par ailleurs, diverses entreprises et fondations ont
contribué directement ou indirectement au financement des droits d’inscription
aux concours pour les candidats à revenu modeste, en plus du passage des oraux.
Le système de prépas aux grandes écoles est inspiré du
système français et permet à des milliers
d’étudiants d’intégrer des écoles d’ingénieurs marocaines. Toutefois
ceux-ci privilégient les grandes écoles françaises. Si en France, le système
élitiste des grandes écoles est considéré comme un système de caste perpétuant
la domination de milieux aisés, il permet par contre à des étudiants marocains
surdoués de milieux défavorisés grâce
aux bourses octroyées d’accéder à des
postes de responsabilité et de faire partie de l’élite du pays.
Cet engouement des
étudiants marocains pour les grandes
écoles françaises s’explique par la
chance de faire partie dans un avenir proche de l’intelligentsia marocaine. Ils
sont aux commandes dans le secteur public et privé. Dans le secteur public, ils
sont gouverneurs et Wali (équivalent de
préfets) comme les actuels Walis de
Casablanca et de Rabat, directeurs
d’administrations centrales, directeurs de grands établissements publics comme l’Office Chérifien des phosphates avec M Mostapha
Terrab qui a ponctué son diplôme d’ingénieur d’un PHD à MIT aux
USA , directeurs d’agences gouvernementales, ambassadeurs à
l’instar M Chakib
Benmoussa
ambassadeur du Maroc
à Paris et parfois même ministres comme
MM Hassad et Boussaid lauréats de l’école nationale des
Ponts et chaussés de Paris et actuels ministres respectivement de l’Intérieur
et de l’Economie et Finances. Dans le secteur privé, ils sont cadres dirigeants
dans de groupes marocains ou de grandes
sociétés à l’instar du patron de Maroc Télécom Abdesslam
Ahizoune ou M Ben Chahboun PDG du Crédit Populaire.
Ceux qui ont balisé le terrain à toute cette génération de diplômés
tout au moins dans le secteur public restent les anciens conseillers du roi MM Kabbaj
diplôme de l’Ecole polytechnique de Paris et surtout feu Méziane
Bellefkih ancien de l’Ecole des
ponts et chaussés de Paris. Avec eux, il
ne s’agit plus d’être un proche de
palais royal pour décrocher un grand poste dans le secteur public –bien qu’il faut convenir que
des exemples peuvent exister- mais être titulaire du diplôme d’une grande école
française et de plus en plus ponctué par
une formation aux USA.
Pour terminer ce tableau, il faut ajouter cependant que des diplômés
d’écoles d’ingénieurs marocains ont pu accéder à des postes importants mais
restent des exceptions à l’instar de MM Lakhlii et Alami
diplômés de l’Ecole Mohammedia des
ingénieurs et respectivement directeurs de l’Office des Chemins de fer et de la
Caisse de Dépôt et de gestion le bras financier de l’état marocain.
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