Après des couvertures de presse pro Polisario et ses thèses séparatiste par les journaux égyptiens,
une journaliste de la chaîne télé ON TV, a insulté
les Maroc et les marocains avec des propos odieux. Devant le tollé provoqué par ces insultes sur les réseaux
sociaux, celle-ci s’en est excusée depuis mais le mal est déjà fait.
Or ces médias égyptiens, seraient bien inspirés de se préoccuper d’abord
par le sort de leur propres concitoyens dont la révolution a été d’abord flouée
par les Frères Musulmans et ensuite réprimée de manière sanglante et récupérée
par les militaires qui ont repris le pouvoir et sont entrain « d’algérianiser»
le pays.
Je propose à cet effet aux lecteurs un article que j’ai déjà publié sur mon blogue en 2013 et repris sur le site Agoravox.fr mais
qui est toujours d’actualité. Cet article qui chante
avec émotion l’amour que porte beaucoup nos compatriotes à ce pays, constate
avec dépit le sort dramatique qui a été réservé à sa population.
Ci-après l’article en question.
« C’est par hasard que je suis tombé sur ce titre d’une
chanson d’Oum Kaltoum qui
date de 1952 en arabe « Misrou
Tatahadat An Nafsiha »ou « l’Egypte parle
d’elle-même ». La chanson commence par. « Les êtres vivants se
demandent comment je réalise mes exploits toute seule : les constructeurs
de pyramides ayant lancé un défi à l’humanité entière ; je suis une
couronne qui trône sur le moyen orient ». Un peu plus loin
« Si dieu me rappelle à lui, l’Orient ne relèvera pas la tête
après moi. Après les agressions de tant de nations, je me suis
toujours relevée ».
Mais pourquoi donc les paroles du célèbre poète égyptien Hafez Ibrahimmort
en 1932 et la musique du compositeur de prédilection d’Oum Kaltoum,
Rhiad Sambati mort en 1982 et la voix sans pareil de la célèbre diva
égyptienne me submergent de tant d’émotions au point de me
faire « craquer » ? L’explication du tarab est-elle suffisante ?
Le « Tarab » est un terme arabe difficile à traduire qui
correspond à un sentiment étrange, une sorte de jubilation mais pas
seulement. Il a été décrit ainsi dans un article sur Agora consacré aux
effets les sons du Oud et les
chansons d’Oum Kaltoum réaction purement
physique à des vibrations – le son de l’instrument – se combinant à d’autres
vibrations – les miennes. Glissant d’abord en surface, ces doublets d’ondes
pénètrent ensuite dans les cellules, montent jusqu’à la gorge, puis jusqu’aux
yeux. Normalement, dans la seconde qui suit, les larmes coulent.
Mais en ce qui me
concerne, il n’y a pas que le « tarab » qui m’a fait
« craquer ». C’est l’attachement affectif à ce pays qui fait
partie plus que tout autre de notre identité arabe et dont je me sens
si proche mais dont le peuple est l’objet d’une injustice
insupportable car floué de sa révolution (il s’agit bien d’une
révolution car le peuple est sorti dans le rue a fait tomber le mur de la peur
et a exigé et obtenu le départ d’un dictateur) a été usurpée en deux
temps ; d’abord par les Frères Musulmans et actuellement par l’armée.
Le soulèvement de tout un peuple contre la dictature de Hosni Moubarak qui n’a pas hésité à
maintenir le pays en état d’urgence depuis son arrivée au pouvoir (consacrant
l’arbitraire en mode de gouvernement) avait soulevé l’admiration du monde
entier. Un éditorialiste du New York Times ne titrait-il pas en mars 2011
à propos de ce dont il était témoin à la place Tahrir que « Nous sommes tous
Egyptiens » alors même que son gouvernement
avait toujours soutenu le raïs déchu. Innaharda, ehna kullina Misryeen !
en dialecte arabe égyptien. Aujourd'hui nous sommes tous
égyptiens !
C'est ainsi que se
terminait l’article émouvant du NewYork Times qui racontait la
détermination et la souffrance des manifestants égyptiens attaqués lâchement
par des hordes soutenant le pouvoir à la Place Tahrir au Caire."A
l'intérieur de la place Tahrir, le jeudi, j'ai rencontré un charpentier
nommé Mahmood dont le bras gauche était en écharpe, dont la jambe était dans le
plâtre et dont la tête était bandée dans un petit hôpital de campagne mis en
place par le mouvement pour la démocratie. C'était la septième fois en 24
heures qu'il avait besoin d'un traitement médical pour les blessures subies par
des monstres soutenus par le gouvernement. « Je me battrai tant que
je peux, me dit-il. J'ai été émerveillé. Cela semblait être un exemple de
détermination qui ne pourrait jamais être dépassé..."
Un plus loin « Amr (je
n'utilise pas certains noms de famille afin de réduire les risques pour les
personnes que je cite) était soigné de ses blessures. Je lui ai demandé aussi
poliment que possible ce qu'un double amputé dans un fauteuil roulant faisait
dans une bataille rangée impliquant des cocktails Molotov, des machettes, des
briques et des rasoirs. « J’ai toujours mes mains », dit-il
fermement. "Si Dieu le veut, je vais continuer à me battre."
Cette révolution,
initiée par des jeunes sur Facebook , reliés par tout un peuple qui a
brisé le mur de la peur a été vite récupérée par les Frères Musulmans
mieux organisés lesquels profitant du vide politique laissé par le pouvoir
déchu et l’absence d’un leadership parmi les révolutionnaires , ont usurpé
le soulèvement populaire contre le régime pour s’imposer comme la seule force
politique organisée en remportant l’élection présidentielle.
Il y a aussi, les événements actuels de l’Egypte avec les massacres perpétrés par
l’armée contre la population civile et le retour à l’ordre établi du temps
de Hosni Moubarak. En démissionnant de son poste de vice-président Mohamed
Baradei n’a –il pas déclaré à l’agence Reuter que
« Il est devenu difficile pour moi de continuer à porter la
responsabilité pour les décisions avec lesquelles je ne suis pas d’accord, et
dont je crains les conséquences. Je ne peux pas porter la responsabilité d'une
goutte de sang ».Malheureusement beaucoup de sang a coulé depuis la
prise de cette décision le 14 aout 2013 en Egypte. Les maladresses du président
Morsi démocratiquement élu justifiaient elle ce
coup sanglant de l’armée ? Le pays ne peut échapper à un scenario à
l’algérienne sauf paradoxalement si les Frères Musulmans encaissent le coup
et n’engagent pas une confrontation avec l’armée.
Car tout pousse à
croire que l’armée cherche la confrontation. La récente décision
d’un tribunal égyptien d’interdire l’association des frères musulmans ;
d’interdire aussi les organismes qui lui sont rattachés y compris le Parti
de Justice et de Libérté qui a porté au pouvoir le président Morsi va dans ce
sens. Cette décision qui permet à l’état de confisquer les biens des frères
musulmans va jeter ceux-ci dans la clandestinité.
Le soutien de l’Arabie
Saoudite et les Emirats Arabe unis et le Koweït qui ont mis 12
milliards de dollars sur la table comme aide pour faire face aux difficultés
financières du pays alors même qu’idéologiquement l’Arabie
Saoudite prône un Islam beaucoup radical (le wahhabisme) que celui
des frères musulmans. C’est peut-être la peur de l’arrivée au pouvoir par les
urnes d’un parti islamique à l’instar de l’exemple turc car après
tout, les frères musulmans en dépit de certains dépassements n’ont imposé
ni la port du nikab( voile intégral) ou le voile tout cours , n’ont pas
interdit la conduite automobile par les femmes , ni la mixité dans les
lieux publics et les établissements scolaires et universitaires mais surtout
n’ont pas imposé la charia et les châtiments corporels et leur lot de
flagellations, d’amputations et de coupures de tété ; exercices
macabres mais courant en Arabie Saoudite .
L’attitude de
l’Arabie Saoudite qui soutient les militaires égyptiens explique
l’attitude du parti (salafiste Al-Nour)qui a applaudi le
soulèvement des militaires et a cautionné par conséquent le rétablissement
de l’état d’urgence, l’arrestations des dirigeants des frères musulmans et les
poursuites engagées contre les initiateurs laïcs de la révolution
égyptienne pendant que le Raïs déchu Hosni Moubarak est relaxé par la justice
« faute de preuves ».
A signaler enfin que ce coup d’état militaire a été repeint en rose par les
médias français.
En écoutant Oum Kaltoum terminer sa chanson par « je suis la
couronne et la perle du moyen orient »,.je ne puis que
penser avec émotion et tristesse à ce vaillant peuple d’Egypte dont je me
sens si proche. »
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire