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18 décembre le monde célèbre la Journée de la langue arabe.

    Le 18 décembre, le monde célèbre la Journée langue arabe, proclamée par les Nations unies. Cette date offre l’occasion de rappeler une é...

jeudi 18 décembre 2025

18 décembre le monde célèbre la Journée de la langue arabe.

   Le 18 décembre, le monde célèbre la Journée langue arabe, proclamée par les Nations unies. Cette date offre l’occasion de rappeler une évidence trop souvent occultée : réduire la langue arabe à la seule langue du Coran est un non-sens historique et intellectuel.

L’arabe a existé bien avant la révélation islamique et, bien au-delà de sa dimension spirituelle. Elle a été une grande langue du savoir, de la science, de la médecine, de la philosophie et de la technologie.

Texte

Pendant plusieurs siècles, la langue arabe fut l’une des principales langues internationales de la production intellectuelle. Les grandes avancées en mathématiques, en médecine, en physique, en chimie, en biologie, mais aussi en philosophie et en sciences humaines, ont été pensées, formulées, écrites et transmises en langue arabe.

Une langue structurée pour la pensée rationnelle

La langue arabe possède une architecture linguistique d’une richesse exceptionnelle. Son système de racines, sa précision sémantique et sa capacité à générer des concepts abstraits lui ont permis de devenir un outil de raisonnement rigoureux. L’arabe n’a jamais été une langue figée ; elle a su créer des termes nouveaux, nommer l’inconnu et formaliser des idées complexes.

Des mots aujourd’hui universels comme algèbre, algorithme, zéro, chimie, alcool, azimut ou zénith témoignent encore de cette époque où la langue arabe était au cœur de l’innovation scientifique mondiale.

Mathématiques : la naissance de la méthode

C’est en langue arabe que se sont posées les bases des mathématiques modernes. Al-Khwarizmi, écrivant en arabe, fonde l’algèbre comme discipline autonome et introduit une méthode rationnelle de résolution des équations. L’usage du zéro, la numération positionnelle, les progrès en géométrie et en trigonométrie sont élaborés et diffusés en arabe avant d’être transmis à l’Europe médiévale.

Il ne s’agit pas d’un simple héritage technique, mais d’un véritable changement de paradigme intellectuel.

Physique et optique : l’avènement de l’expérimentation

Avec Ibn Al-Haytham, la science franchit un seuil décisif. Ses travaux, rédigés en arabe, reposent sur l’observation, l’expérimentation et la vérification des hypothèses. En physique et en optique, il pose les fondements de ce que l’on appellera plus tard la méthode scientifique moderne.

La langue arabe devient alors un instrument précis pour décrire le réel et démontrer rationnellement les phénomènes naturels.

Médecine, biologie et sciences du vivant

En médecine, l’apport des savants arabes est considérable. Ibn Sina, avec son Canon de la médecine, rédigé en arabe, propose une synthèse rigoureuse du savoir médical, intégrant diagnostic, pharmacologie, hygiène et éthique. Cet ouvrage restera une référence dans les universités européennes pendant plusieurs siècles.

Al-Zahrawi, pionnier de la chirurgie, décrit en arabe des instruments et des techniques opératoires d’une précision remarquable. En biologie et en botanique, les savants arabes observent, classent et analysent le vivant selon des méthodes empiriques et rationnelles.

Chimie : des fondements scientifiques durables

La chimie, dont le nom même dérive de l’arabe al-kimiya, s’est développée comme discipline expérimentale dans le monde arabe. Les procédés de distillation, de purification, de sublimation et d’analyse des substances ont été décrits, perfectionnés et transmis en langue arabe, posant les bases de la chimie moderne.

Philosophie et sciences humaines : penser le monde en arabe

La langue arabe fut également une grande langue de la philosophie. Al-Farabi, Ibn Sina et Ibn Rochd ont réfléchi à la raison, à la connaissance, à l’éthique et à l’organisation de la société. Leurs œuvres, rédigées en arabe, ont profondément influencé la pensée européenne.

Ibn Khaldoun, écrivant en arabe une langue d’une rare densité conceptuelle, a jeté les bases de la sociologie, de l’économie politique et de la philosophie de l’histoire, bien avant l’époque moderne.

Une langue de création et de transmission

La langue arabe a joué un rôle central dans la transmission des savoirs antiques, mais elle ne s’est jamais limitée à cette fonction. Elle a créé un savoir original, structuré et universel, qui a contribué de manière décisive à l’histoire intellectuelle de l’humanité.

Conclusion

Célébrer la langue arabe le 18 décembre ne relève ni de la nostalgie ni du symbolisme. C’est rappeler qu’une langue qui a porté la science, la raison et l’universalité demeure porteuse d’un immense potentiel intellectuel.
La langue arabe n’est pas seulement un héritage culturel ou religieux ; elle est une langue de pensée, de connaissance et de création, dont l’histoire prouve qu’elle peut pleinement accompagner les défis du présent et de l’avenir

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