Le département d’état avance que « Nous conseillons vivement aux
autorités marocaines de traiter l’affaire de M. Anouzla de manière équitable et
transparente, conformément à la loi marocaine et aux obligations
internationales et procédures régulières du Maroc ».
Pour Amnesty
international« La perspective de voir Ali Anouzla faire face à un procès
inéquitable sur des charges de terrorisme, est extrêmement préoccupante et devrait
avoir un effet paralysant sur la libre expression au Maroc ». Pour sa part,
Human Rights Watch a appelé les autorités marocaines à libérer le journaliste «
à moins d'avoir la preuve que l'article mis en cause constituait une incitation
à la violence imminente. » « Ali Anouzla comme d’autres journalistes dans le
monde, estime que son travail consiste à informer et rapporter ce que Al-Qaïda
et ses affiliés disent et font », a déclaré le directeur par intérim de l’ONG
au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, Joe Stork.
Dans le pays par
contre, de grandes formations politiques, l’Istiqlal le RNI, le Mouvement
Populaire le MDS au lieu de garder une
certaine neutralité dans cette affaire
et préserver la présomption d’innocence
n’ont pas hésité à enfoncer le journaliste incriminé parlant même de « 5éme
colonne ».
Au-delà de ces
réactions, il faut préciser que l’époque d’incarcération des journalistes,
sauf s’ils commettent des délits de droit commun est révolu. Pour ma part, même
si je ne suis pas d’accord avec la ligne éditoriale de M Anouzla et Lakome, je
pense que les lourdes charges portées contre lui ne peuvent avoir
seulement comme fait déclenchant la mise en ligne du lien de la vidéo de propagande d’AQMI. Faire une publicité
indirecte pour Al Qaida cette nébuleuse terroriste en publiant le lien est certes une erreur
flagrante mais de là à rendre l’auteur des faits complice de terrorisme, une sorte de traitre est difficile à admettre.
Il ne s’agit pas pour moi d’interférer
dans l’instruction en cours qui est susceptible de conduire à non-lieu qui
ferait honneur à la justice marocaine à mon avis mais d’exprimer un point de vue largement
partagé.
La vraie question qui
se pose à mon avis avec ces journalistes dits indépendants comme M Anouzla
c’est qu’ils remplissent leur mission de journalistes quand ils dénoncent les injustices, les passes
droits, la corruption, le laxisme et en général les défaillances dans la gestion
du pays. Mais quand ils s’érigent en portes paroles des
séparatistes et des ennemies de notre intégrité territoriale, quand ils font
dans l’insulte contre la personne du Roi, quand ils versent dans la calomnie,
quand ils attaquent de manière éhontée le système monarchique garant de notre unité et objet de l’unanimité des marocains, ils ne
font pas honneur à leur profession. Ils ne font pas aussi honneur
à leur profession quand ils passent sous silence les avancées notables
de notre pays, faisant croire à leurs lecteurs que rien ne va dans ce pays et
le montrant au bord de l’abime.
Faut-il pour autant
leur faire des procès, je pense personnellement que non. Il faut corriger
les dérives de ces plumes par la plume en montrant notamment qu’ils
nagent à contre-courant, que le pays avance malgré ses faibles ressources. Qui peut
nier que Mohammed VI a transformé le Maroc en un vaste chantier, parcourant quotidiennement
le pays de long en large, initiant des
projets de développement, en assurant personnellement le suivi et l’exécution :
infrastructures, énergies renouvelables assainissement et réhabilitations
urbaines et a mené dès le début de son règne une lutte contre la corruption et
le trafic de drogue.
Le pays a recouvré ses capacités
d’investissement perdu dans les années 80 et 90.Plus de deux millions de
marocains ont été tiré du seuil de pauvreté. Ayant le PIB par habitant le plus
bas du Maghreb, le SMIC le plus haut et ses cadres sont les mieux payés. Le taux d’analphabétisme qui était de plus de 50% au moment de
l’accession de Mohamed V au trône est passé à 30% pour être ramené à 20% en
2016 et être éradiqué dans les années 2020. La Lutte contre la pauvreté et la
consécration des droits de la femme avec le nouveau code de la famille «
Moudawana ». Cette réforme voulue et imposée par le Roi aurait pu être beaucoup
plus audacieuse sans les réticences de certains milieux conservateurs notamment
islamistes.
La réconciliation des
marocains avec leur passé récent avec l’Instance Equité et Réconciliation.
La couverture médicale est en phase d’être réalisée pour tous. A l’accession au
trône du roi, le pays comptait 300 km d’autoroute, 1400 km actuellement
couvrent les principales villes du pays et 1800 km en 2015 en desservant le
pays du nord au sud, d’est en ouest. Les plans d’électrification et d’adduction
en eau potable sont passés de 50% à plus de 90% actuellement. Ces chiffres sont
facilement vérifiables sur le net. Le pays est doté d’un cape et d’une vision
2020 et de plans sectoriels en cours de réalisation dans les infrastructures, l’industrie,
l’agriculture, l’énergie avec le plan solaire et le tourisme.
Sur le plan politique,
les réformes constitutionnelles initiés par le Roi qui étaient regardés avec
scepticisme et présentées de manière caricaturale comme des « réformes en
trompe l’œil » sont des avancées notables sur le chemin de la
démocratisation du pays. Aucune trace de
ces réalisations dans les écris de ces journalistes dit indépendants.
Un large chemin est encore à parcourir car des insuffisances subsistent. Je ne vais pas
en faire un état exhaustif mais citer les plus importantes à mon sens et qui
concernent, la justice, l’enseignement, la corruption mais surtout les maux
dont souffre le monde politique, incapable notamment d’être en phase avec les
dispositions avancées de la nouvelle constitution. Car la résorption de ces insuffisances conditionne à
mon sens l’atténuation ou la disparition de toutes les autres, notamment les
précarités dont souffrent de larges couches de la population du pays.
Montrer et expliciter
les insuffisances et les maux qui gangrènent le monde politique et la
société marocaine mais aussi pointer et mettre en exergue les avancées du pays. C’est le crédo d’un
journaliste dit indépendant ou un journaliste tout cours. Ni Candide de
Voltaire « Tout est bien dans le meilleur des monde » d’une certaine
presse qui utilise un langage ou écris de bois intolérable et qui applaudit à
tous vents, ni ceux qui désespèrent de ce pays.
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